Propriété publique ou privée… Antique, médiéval ou moderne… Inscrit, classé ou non protégé… A Autun, la question des remparts est complexe. Explications pour mieux comprendre le sujet.
La ville d’Autun compte 7 kilomètres de remparts en élévation. Mais quand on parle de remparts, il convient d’en distinguer plusieurs catégories. « Il y a le rempart antique que l’on peut voir Boulevard Mac Mahon. Il y a le rempart médiéval qui enserre le quartier Marchaux et que l’on peut voir le long du boulevard Laureau. Et enfin le rempart moderne comme celui qui est situé rue Gaston Joliet », détaille Anne Pasquet, chargée du patrimoine et du programme « Action Cœur de Ville » de la Ville d’Autun. A cela s’ajoute une quatrième catégorie de rempart, à savoir celui de l’Antiquité tardive, qui ceinturait la ville haute et qui passe sous le musée Rolin. Une section de ce dernier, également appelé enceinte du « castrum », a été mis au jour lors des fouilles réalisées au printemps dernier au musée.
Le service de l’urbanisme en soutien aux propriétaires de rempart
Selon le code de l’urbanisme, un rempart est considéré comme un mur de soutènement. « Il est la propriété de la personne qui habite au-dessus », indique encore Anne Pasquet. À Autun, les sections de remparts, au regard du code du patrimoine, ont des statuts juridiques différents. « Il y a les sections non protégées, les sections inscrites aux Monuments Historiques et celles classées aux Monuments Historiques », liste Anne Pasquet. Et de reprendre : « Si les propriétaires veulent connaitre le statut de leur rempart, ils peuvent se connecter sur la base « Mérimée » du ministère de la Culture ».
Intervenir ou effectuer des travaux sur les remparts ne s’improvise pas. Si le rempart est inscrit ou classé aux Monuments Historiques, le propriétaire doit effectuer une demande d’autorisation de travaux. Si le rempart est non protégé, le propriétaire est soumis à une simple déclaration préalable de travaux. Dans tous les cas, les propriétaires sont accompagnés par le service urbanisme de la communauté de communes, pour toutes les démarches administratives préalables. L’intervention de l’Etat sera également nécessaire. La Conservation régionale des Monuments Historiques (portions inscrites et classées), aura un accompagnement technique et scientifique qui pourra également être financier. Pour les sections non protégées, l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France sera requis.
La Ville d’Autun a fait restaurer ses remparts
À Autun, dans la très grande majorité des cas, les sections de remparts appartiennent à des privés. « La Ville d’Autun possède quelques centaines de mètres, principalement à Saint-Pancrace et à la Maladière, le long du lac et dans le cimetière », explique Yannick Labaune, responsable du Service Archéologique de la Ville d’Autun. Ces dernières années, toutes ces portions ont fait l’objet d’une restauration. La dernière en date étant celle du cimetière.
Dans les tous premiers jours de cette année, le service d’archéologie a installé au pied du rempart du plan d’eau du Vallon, restauré en 2019, un panneau patrimonial. Il évoque notamment les découvertes réalisées par les archéologues autunois lors des fouilles, mais aborde également les règles de propriété foncière des remparts.