Le musée Rolin contribue à la restitution d’un tableau spolié pendant la Seconde guerre mondiale

Le Panoptique d’Autun-musée Rolin, deuxième musée de Bourgogne par l’ampleur de ses collections, a bénéficié récemment d’une généreuse proposition de donation. Parmi la vingtaine de pièces que constitue cette donation, une œuvre datée du XVIIe siècle « Le cycle d’Adam et Eve au paradis terrestre », a été identifiée comme faisant partie de la collection de Jacques Goudstikker, marchand d’art ancien aux Pays-Bas avant la seconde guerre mondiale, d’origine juive, dont les possessions ont été confisquées par les Nazis.

Conférence de présentation

L’équipe de conservation du musée organise, en partenariat avec la Société éduenne, une conférence et présentation du tableau, donnée par Agathe Mathiaut-Legros, directrice des Musées et du Patrimoine de la ville d’Autun, et Axelle Goupy, conservatrice adjointe du Panoptique d’Autun-musée Rolin

Mercredi 13 décembre à 18h30,
Salon d’honneur de l’hôtel de ville d’Autun
Place du Champ de Mars

La conférence se déroulera en présence d’un représentant de la famille Goudstikker et d’un représentant de la « Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 », dépendante du ministère de la Culture.

La génèse

Le Panoptique d’Autun-musée Rolin, deuxième musée de Bourgogne par l’ampleur de ses collections, a bénéficié récemment d’une généreuse proposition de donation. La famille a invité l’équipe de conservation du musée à sélectionner, parmi un ensemble de tableaux conservés au coffre d’une banque à Bruxelles, ceux qui auraient leur place sur les cimaises du musée. Il s’agissait d’une vingtaine d’œuvres provenant d’une belle collection d’art ancien, constituée par un aïeul dans les années 1950.
Lors de cette expertise, une étiquette portant le nom de « Goudstikker » ainsi qu’un numéro, figurant au dos d’un des tableaux, a éveillé les soupçons d’une éventuelle spoliation.

Jacques Goudstikker, l’un des principaux collectionneurs et marchands d’art ancien aux Pays-Bas avant la seconde guerre mondiale, d’origine juive, quitta les Pays-Bas pour les États-Unis en mai 1940, accompagné de sa femme et de son fils, pour échapper à la persécution nazie. Il périt lors du voyage, dans un accident en mer. Sa collection, comptant environ 1300 œuvres d’art, fut confisquée par Herman Göring qui emporta l’essentiel de la collection en Allemagne.
Depuis la fin de la guerre, les héritiers de Jacques Goudstikker ont obtenu la restitution d’un nombre important d’œuvres, sur la base des carnets d’inventaire que le collectionneur tenait et qui ont été conservés. Toutefois, d’autres œuvres n’ont pas encore été retrouvées.

La famille des donateurs n’avait aucune connaissance du passé trouble de ce tableau, acquis auprès d’un marchand d’art officiel. Mise en relation avec le référent des héritiers Goudstikker, elle a immédiatement accepté la restitution de ce tableau. 
En attente de son transport vers New York, cette œuvre a été confiée en dépôt au musée d’Autun, qui propose d’en faire une présentation exceptionnelle lors de cette conférence.

La fortune de l’œuvre

Outre son passé mouvementé, cette peinture est également unique en son genre. Si le sujet, Adam et Eve au jardin d’Eden, est tout à fait courant dans la peinture flamande des XVIe et XVIIe siècles, le format du tableau, très allongé (plus de deux mètres pour seulement 60 centimètres de hauteur) est inhabituel et soulève beaucoup de questions quant à sa provenance. C’est une œuvre que l’on imagine aussi bien dans une église qu’au sein d’une demeure fortunée.
Les différentes étapes de l’histoire d’Adam et Eve y sont illustrées, de la Création de l’Homme jusqu’au meurtre d’Abel par Caïn, et suivent fidèlement le texte de la Genèse sous forme d’une dizaine de scénettes délicatement peintes et pleines d’attraits, foisonnant de toutes espèces d’animaux, d’arbres et de fleurs. C’est une œuvre qui représente bien le goût de l’époque pour les sujets bibliques et l’attention portée à la nature dans toute sa diversité, célébrée comme le seul vestige d’un Paradis perdu.       

Informations pratiques

  • Conférence donnée à l’hôtel de ville d’Autun, 1 place du Champ de Mars
    mercredi 13 décembre à 18h30.
  • Accès par l’escalier d’honneur de l’hôtel de ville
  • Organisation : Ville d’Autun et Société éduenne
  • Tarifs
    Adultes (18 ans et +) : 5 € – Membres de la Société éduenne : gratuit

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