Une dernière phase de restauration pour la Vierge de Bulliot

La Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne vient d’émettre un avis favorable pour la dernière tranche de restauration, portant sur les carnations des mains et du visage de la vierge et de l’enfant.

Elle avait déjà fait l’objet d’une première campagne de restauration en 2021 à l’occasion de l’exposition « Le Miroir du Prince », présentée au musée Rolin et dont elle était l’une des pièces maîtresses. A cette époque, les travaux avaient permis de retirer un goujon rouillé à l’origine d’un début de fracture sur la sculpture, mais également de dégager le bas de la robe masqué par une précédente restauration.

Cette opération avait également permis de mettre en valeur la présence sur la robe d’un motif en relief (dit « motif de brocard appliqué) à figure d’aigles, mais aussi de tester les possibilités de nettoyage de  la dorure du manteau, de la bordure du manteau à motifs peints de fleurettes et des carnations du visage et des mains de la Vierge et de l’Enfant.

« Dégagement et comblement des lacunes »

Depuis la fin 2022, la Vierge de Bulliot, sous les mains de Dominique Faunière, fait de nouveau l’objet d’une campagne de restauration dans les ateliers du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France. « La restauratrice vise à retrouver la polychromie d’origine et les motifs des différentes pièces de vêtements dont est parée la Vierge », explique Agathe Legros, directrice des Musées et du Patrimoine de la Ville d’Autun.

Et de détailler le travail entrepris depuis l’arrivée de la sculpture au C2RMF : « Nous arrivons à la fin de la grande phase de dégagement et comblements des lacunes. Cela signifie que les couches superficielles de vernis et d’empoussièrement, mais aussi les repeints modernes, ont été retirés pour arriver à la couche de couleur d’origine. Un lent travail de retouches est encore à mener, afin d’uniformiser les couleurs et masquer les zones lacunaires. »

De retour à Autun pour l’été 2024

Durant cette campagne, la grande cape dorée a été entièrement nettoyée et les parties manquantes comblées et recréées en plâtre. « Bien sûr, ces compléments seront ensuite teintés dans un ton proche de la dorure d’origine », note Agathe Legros.

De la même manière, l’ensemble de la robe a été dégagé et l’on retrouve les fameux motifs de brocards appliqués, imitant ces riches broderies qui ornaient les vêtements élégants au XVe siècle. Enfin, des tests de dégagement montrent que l’on peut également retrouver la couleur d’origine du visage de la Vierge sous le repeint. Le début de l’hiver 2024 sera consacré au travail sur les carnations des visages et des mains de la Vierge et de l’Enfant. Une restauration tout juste validée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne Franche-Comté.

Le comité de suivi doit de nouveau se réunir en janvier prochain. Il permettra d’évaluer l’avancement des retouches, qui donneront son aspect final à la sculpture.

Le retour de la Vierge de Bulliot à Autun est attendu pour le début de l’été. Elle sera alors exposée au muséum d’histoire naturelle d’Autun avec quelques « trésors » du musée Rolin en attendant son installation dans le futur Panoptique d’Autun. À noter que la restauration de la Vierge de Bulliot fera l’objet d’une conférence proposée par la Société Eduenne, le 12 juin prochain.

La campagne de souscription se poursuit
Pour contribuer au financement de la restauration de la Vierge Bulliot, la Ville d’Autun a lancé une campagne de souscription en lien avec la Fondation du patrimoine. Une campagne qui a d’ores-et-déjà porté ses fruits, A ce jour, 58 généreux donateurs ont permis de récolter plus de 8200 euros. La souscription se poursuit sur le site de la Fondation du Patrimoine : https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/vierge-bulliot-du-musee-rolin-a-autun

Le Vierge de Bulliot, une statue qui date du XVe siècle, sauvée à la Révolution
La Vierge à l’Enfant, dite Vierge Bulliot a été commandée par Nicolas Rolin, chancelier du duc de Bourgogne, pour l’église collégiale Notre-Dame-du-Châtel, et achevée vers 1435. Elle voisinait alors la « Vierge au chancelier Rolin » de Van Eyck, aujourd’hui présentée au musée du Louvre. Elle est attribuée à Claus de Werve, neveu de Claus Sluter, qui ont tous deux travaillé au service du duc de Bourgogne sur le chantier de la chartreuse de Champmol, près de Dijon. Au moment de la destruction de l’église, en 1793, après la Révolution, la sculpture est cachée par un ouvrier, puis passe entre différentes mains avant d’être remise à la Société éduenne par l’entremise de son président, J.-G. Bulliot. Elle est donnée à la ville d’Autun, comme le reste des collections de la Société éduenne et l’hôtel Rolin, en 1954.

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