Avec la santé et la mobilité, l’habitat est l’un des enjeux majeurs de la Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan. Marie-Claude Barnay, Présidente de la CCGAM, et Vincent Chauvet, Maire d’Autun, ont convié les professionnels de l’immobilier pour faire le point sur les tendances du marché dans la région.
Une période faste pour l’immobilier suite à la crise sanitaire
Aux côtés des élus municipaux et ceux de la CCGAM, maître Dupy, notaire à Autun, nous a expliqué comment le marché de l’immobilier a évolué depuis quelques mois dans les communes de l’Autunois : « nous sortons d’une période faste avec les conséquences du Covid et la volonté des familles de se désurbaniser et de se diriger davantage vers les campagnes ». À ce moment-là, l’immobilier dans la région était qualitatif : des constructions anciennes, accessibles en termes de prix, à seulement une heure trente de Paris.
Un public urbain est donc venu s’installer dans l’Autunois : un phénomène qui a toujours existé dans le Morvan, mais accentué cette fois-ci par la venue de nombreuses jeunes familles avec des enfants scolarisés dans les établissements locaux. Les résidences secondaires sont pour beaucoup devenues des résidences principales et les familles ont été séduits par l’attractivité du territoire et ses nombreuses infrastructures : gardes d’enfants, mobilité (en cours de développement), installation de la fibre, campus connecté…
L’Autunois a donc largement tiré parti de la crise sanitaire et du développement du télétravail, mais aussi de ses divers atouts et de sa situation géographique proche des grandes villes.
Une pénurie de biens à vendre ces derniers mois
Suite aux avantages entraînés par la crise sanitaire, la situation s’est dégradée cette année. « Consécutivement à la hausse des taux d’intérêt et à une hausse des prix de l’immobilier dans notre secteur (+15 à 25% depuis 2020), le marché de l’immobilier est en baisse en termes de volume de transactions (-20%), aussi bien sur les grands centres urbains qu’en zone rurale », indique maître Dupy. « Avec la surconsommation de biens immobiliers que l’on a connue dans le Grand Autunois Morvan, il y a aujourd’hui un effet de creux de vague qui impacte le marché ».
Les trois derniers mois ont connu un léger regain de dynamisme au niveau des transactions, mais malgré tout, peu de biens sont en vente à ce jour. Le marché s’est à nouveau tendu. Les prix sont cependant restés stables mais aujourd’hui, de nombreux logements de l’Autunois Morvan ont besoin d’un peu de rafraîchissement. Hélas aujourd’hui, les acheteurs s’engagent de moins en moins dans la réalisation de travaux et préfèrent des solutions clé en main.
Des banques de plus en plus frileuses et un pouvoir d’achat qui diminue
Aujourd’hui, les maisons du Morvan méritent toutes d’avoir quelques travaux pour offrir des prestations plus confortables aux familles qui s’installent dans la région. Mais c’est coût non négligeable à prévoir en plus de l’achat d’un bien immobilier, et cela constitue souvent une difficulté lors de la vente des biens.
Par ailleurs, actuellement, les banques n’hésitent pas à refuser des prêts dès lors qu’une condition n’est pas remplie. Les taux d’intérêt ont également augmenté (de 1 à 3,5%), bien qu’ils restent assez faibles en regard des trente à quarante dernières années (il faut aujourd’hui compter +70 000€ pour un prêt de 200 000€).
Avec tous ces coûts liés à l’achat d’un bien immobilier, « les acheteurs sont aujourd’hui obligés de mettre en perspective le coût des travaux et le coût de l’achat d’un bien, et parfois prendre le temps de reconsidérer l’acquisition d’un logement », explique le notaire.
L’expert conclut tout de même : « En ce moment, c’est la crise, c’est plus compliqué, mais il ne faut pas oublier qu’on sort d’une période plus fastes. Les cycles économiques ont toujours existé et il n’est pas exclu que nous connaîtrons prochainement une époque meilleure ».
Redonner vie à des biens en cœur de ville
En faveur de l’habitat, l’un des objectifs de la municipalité et la Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan est en premier lieu de redonner vie à des biens en cœur de ville.
À cette fin, plusieurs actions ont été menées et continuent de se déployer sur le territoire. « Nous avons démoli des barres et des tours vacantes de l’OPAC », précise le Maire d’Autun, Vincent Chauvet. « Nous prévoyons aussi plusieurs projets de construction dans des dents creuses, notamment une construction neuve qui verra le jour rue Carion ».
Dans les années à venir, ce sont justement ces « dents creuses » qui seront investies pour construire de nouveaux bâtiments. Les quartiers de lotissements sont voués à disparaître. « Il s’agira donc d’identifier les friches hôtelières, hospitalières (celles-ci sont déjà en train d’être résorbées) et industrielles pour construire en densification et non plus en extension et réduire les verrues, les dents creuses et les bâtiments abandonnés », explique Monsieur le Maire.
L’objectif est également d’aider ceux qui veulent investir et redévelopper la ville. À cette fin, la Ville d’Autun a mis en place le dispositif OPAH RU (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat et de Renouvellement Urbain) qui a pour but de réhabiliter les logements du centre-ville.