A l’image des travaux effectués sur la Vierge dit de Bulliot, la Ville d’Autun s’est lancée, depuis plusieurs années, sous la houlette de sa direction des Musées et du Patrimoine dans une véritable politique de restauration des œuvres du musée Rolin. « C’est un effort soutenu », précise Gauthier Gimenez, adjoint au maire chargé de la Culture et du Patrimoine.. Pour la collectivité autunoise, cela représente un investissement de 80 000 euros par an. « Nous bénéficions sur cette somme d’une subvention d’environ 35% attribuée par l’Etat, à travers la Direction régionale des Affaires culturelles, soit en moyenne 30 000 euros, », explique l’élu. Pour certaines opérations, le Ville d’Autun peut également bénéficier de partenariats, de mécénats ou encore de campagnes de souscription, à l’image de celle lancée par la Fondation du Patrimoine pour justement participer à la restauration de la Vierge Bulliot.
De la cosmétique à la chirurgie lourde
Selon leur état de conservation, les œuvres n’ont pas le droit au même traitement de faveur. La restauration peut aller du simple nettoyage à la rénovation beaucoup plus profonde. On parle alors de restauration fondamentale. « Il peut s’agir de la réparation d’une fracture sur une sculpture, d’une déchirure dans une toile, du recollage d’une céramique… », détaille Gauthier Gimenez. Et d’évoquer le « bichonnage », à savoir le dépoussiérage d’une œuvre selon un protocole précis. « On peut aussi traiter des petites oxydations sur les objets métalliques », rajoute l’adjoint à la culture et au patrimoine.
Des restaurations et leurs méthodes décidées collectivement
Dans ses projets de restauration d’œuvres, la Ville d’Autun n’est pas la seule décisionnaire. En effet, chaque restauration est soumise à l’appréciation d’une commission scientifique de restauration des Musées de France. « Ce comité est constitué d’une quinzaine de membres : conseillers des musées de la Direction régionale des Affaires culturelles, restaurateurs, spécialistes scientifiques et conservateurs d’autres musées », liste l’élu.
Pour les restaurations les plus complexes, comme cela a été le cas pour le casque de parade, dont la restauration a été présentée au printemps dernier ou comme c’est le cas actuellement pour la Vierge Bulliot, la Ville est accompagnée par le Centre de Recherche et de Restaurations des Musées de France. Ce dernier possède des ateliers à Versailles et au Louvre. Dans ce cas, les œuvres sont envoyées au sein de leurs ateliers et peuvent ainsi bénéficier d’études très poussées et gratuites pour la ville, notamment l’imagerie scientifique. Les différentes étapes de la restauration sont alors décidées par un comité scientifique.
Mises en valeur dans le Panoptique d’Autun-Musée Rolin
« Cette politique de restauration va de pair avec une volonté de valoriser notre patrimoine et nos œuvres majeures afin que ces dernières puissent, lorsque le Panoptique sera inauguré, trouver un écrin d’exposition leur conférant un éclat supplémentaire grâce à leur restauration récente », conclut Gauthier Gimenez.
L’ouverture du Panoptique d’Autun est prévue à l’horizon 2027-2028. En attendant, les œuvres restaurées seront à l’abri dans les réserves ou pourront faire l’objet de prêt pour d’autres musées.