De nouveaux projets pour le jumelage entre Autun et Kawagoe

Depuis 2002, à l’initiative de l’artiste peintre japonais Hisao Takahashi (1936-2024) la ville d’Autun est officiellement jumelée avec la ville japonaise de Kawagoe, dans sa région natale.
Depuis cette date, des échanges réguliers notamment scolaires et étudiants ont lieu  entre Autun et Kawagoe, surnommée Coedo (la petite Tokyo), ville célèbre pour ses monuments historiques et son festival de chars chaque octobre, à quelques kilomètres au nord de la capitale nippone.

Après la disparition le 19 février 2024 d’Hisao Takahashi et la dissolution du Centre international de la Tour des Ursulines (CITU), il était crucial de poursuivre le jumelage avec de nouveaux projets.
La dernière visite d’une délégation autunoise officielle à Kawagoe remontait à 2018 à l’occasion des rencontres franco-japonaises de Kumamoto. Décalées à cause de l’épidémie de Covid19, les huitièmes rencontres franco-japonaises de la coopération décentralisée réunissant des villes japonaises et françaises jumelées comme Grenoble, Nantes, Nancy, Chartres, Cannes, Dijon ou encore Lamalou-les-Bains (2500 habitants dans l’Hérault) ont été organisées dans la ville de Shizuoka en novembre 2024.

Une délégation de la ville d’Autun composée du maire Vincent Chauvet accompagné de son épouse, et de Gauthier Gimenez, adjoint à la Culture, s’est donc rendue à Shizuoka puis à Kawagoe du 18 au 24 novembre. Les frais de déplacement et d’hébergement étaient à la charge des participants, la ville d’Autun ne prenant pas en charge les déplacements des élus à l’étranger.

Des problématiques urbaines similaires

Les rencontres de Shizuoka et le déplacement à Kawagoe ont permis de mesurer à nouveau à quel point les villes françaises et japonaises sont confrontées aux mêmes problématiques, notamment environnementales et démographiques.
Ainsi, le vieillissement de la population et la baisse de la natalité obligent les collectivités japonaises à investir massivement dans la reconversion d’anciens bâtiments désaffectés ou d’anciens quartiers résidentiels qui se vident. C’est ainsi que les élus français ont pu se rendre à Shizuoka sur le site d’un ancien quartier portuaire en cours de réhabilitation touristique et hôtelière, les anciennes maisons étant réhabilitées en meublés de tourisme haut de gamme.

La délégation autunoise a également visité un tiers-lieux municipal de Kawagoe qui regroupe des créateurs et designers qui vient d’ouvrir en 2024 au sein d’un monument historique, une ancienne fabrique de kimonos.

Le maire de Kawagoe, Monsieur Yoshiaki Kawai et son équipe ont insisté également sur les aspects éducatifs et culturels de la nouvelle page du jumelage à construire.

C’est ainsi que les élus autunois ont effectué une visite du lycée Hoshino en compagnie du personnel de direction, du conseil d’administration et des enseignants de l’établissement. Les élèves de la section internationale, qui échangent déjà avec leurs homologues du Saint-Sacrement ont notamment présenté leur établissement et la fanfare a donné une représentation époustouflante d’une œuvre musicale et chorégraphique inspirée d’un conte japonais célèbre. Ont été évoquées à cette occasion les pistes de coopération avec d’autres établissements scolaires autunois.

Pour terminer ce déplacement, la ville de Kawagoe a invité à dîner des étudiants japonais en section langue et littérature française à l’université. Deux d’entre eux se rendront à Autun en janvier.

Une enquête conduite pendant le Covid

En 2020 pendant le Covid, le comité de jumelage de la ville de Kawagoe avait mené une grande enquête sur l’avenir des jeunes ayant participé à des jumelages. Il en est ressorti que ceux-ci avaient davantage de chances de mener ensuite une carrière internationale ou en lien avec les langues étrangères.
Un exemple : Saki, qui est venue à Autun en 2008 à 15 ans et y a découvert la langue française, est aujourd’hui enseignante de français à l’Université de Tokyo et traductrice de Paul Claudel. Elle fut l’interprète de la délégation autunoise.
De même, un autunois de 23 ans résidant depuis peu à Tokyo, Zéno, a eu également l’occasion de se joindre à la délégation française afin de rencontrer les élus de Kawagoe.

Cette visite chaleureuse laisse augurer de fructueux projets communs à venir entre les habitants des deux villes amies.

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