Avec le projet d’extension et de rénovation du musée Rolin, le Panoptique d’Autun s’étendra sur l’hôtel Rolin, la prison circulaire et le palais de Justice. Cet ambitieux programme permettra d’augmenter significativement les surfaces d’exposition et de doter la prison d’un étage panoramique. De nouveaux équipements d’accueil et de confort seront proposés au public.
Le chantier entre en phase opérationnelle.
Les études scientifiques, techniques et architecturales ont démarré en 2019. Le projet entre maintenant dans une phase opérationnelle de chantier. La première période d’interventions préliminaires va durer jusqu’à l’été 2023. Elle consiste en travaux de démolition et de curage de l’existant qui impliquent les installations de chantiers rue des Bancs, sur un tiers de la place Saint-Louis et le long de l’ancien tribunal place d’Hallencourt. Les diagnostiques archéologiques se poursuivent.
L’impact sur la vie du quartier
Les circulations automobiles et piétonnes sont maintenues normalement.
Quelques emplacements de parking sont neutralisés place Saint-Louis et place d’Hallencourt.
Point sur les avancées archéologiques
Le diagnostic archéologique préalable a été réalisé par le Service archéologique de la ville d’Autun, en partenariat avec l’Inrap entre septembre 2020 et octobre 2021. Les résultats de cette expertise confirment la richesse exceptionnelle de ce secteur urbain dont l’occupation ancienne reste assez mal connue et qui conserve dans son sous-sol et dans ses murs 2000 ans d’histoire, depuis la fondation de la ville romaine d’Augustodunum à nos jours.
Les principaux résultats du diagnostic
Les traces de plusieurs colonnades ont été repérées, appartenant possiblement à un édifice public du début de l’époque romaine, peut-être un temple.
L’étude a également permis de préciser le tracé de la fortification qui ceinturait la ville haute à la fin de l’Antiquité. Il semblerait que la porte monumentale permettant d’accéder à l’intérieur de l’enceinte réduite qui accueillera à partir du IVe s. des habitations et le groupe épiscopal, soit en partie conservée dans l’emprise du projet.
Les traces du donjon initial de la famille Rolin qui remonterait à l’époque carolingienne ont été découvertes. L’étude a également porté sur les vestiges des maisons médiévales arasées lors de la construction de l’hôtel particulier de Nicolas Rolin.
Sur la place Saint-Louis s’élevait l’église Notre-Dame-du-Châtel, érigée en collégiale par Nicolas Rolin. Un très important cimetière paroissial s’est développé autour de l’édifice, livrant lors du diagnostic un nombre considérable de sépultures.
A proximité de l’église Notre-Dame, une maison canoniale (maison d’un clerc membre du chapitre cathédral) du XVe s. et un grand édifice à contreforts, peut-être les écuries de Nicolas Rolin, ont été découverts.
Enfin, une part importante de l’attention des archéologues a porté sur l’expertise de la prison panoptique, édifice central construit au milieu du XIXe s. au cœur du futur complexe muséographique. Couplée à une étude d’archives, l’intervention confirme que l’édifice est un ensemble construit cohérent qui a subi peu de remaniements. Elle a permis d’enregistrer, grâce à plusieurs techniques de prise de vue, plus d’un millier de graffitis de prisonniers.
Les fouilles à venir
En fonction des potentialités détectées et des caractéristiques du projet, les services de l’Etat ont prescrit un ensemble d’interventions complémentaires, sous forme de fouilles sédimentaires et d’étude du bâti conservé en élévation. Ces interventions débuteront en février 2023 et toucheront en particulier la fortification de la fin de l’Antiquité, les hôtels particuliers médiévaux, les possibles écuries de Nicolas Rolin et les vestiges de la maison canoniale.
