Après une année noire avec la fermeture du plateau d’accouchement, le centre hospitalier d’Autun veut résolument regarder vers l’avenir. Entre maternité territoriale, travaux aux Urgences et recrutement de médecins, les dossiers sont nombreux.
Ce vendredi soir, dans l’atrium Roland Gremeaux, à l’occasion des vœux du centre hospitalier, tous les intervenants étaient unanimes. Il est temps de tourner la page de l’année 2023. « Une annus horribilis » de l’aveu même Philippe Collange-Campagna, directeur du Groupement hospitalier de Territoire Nord Saône-et-Loire, symbolisée par la suspension du plateau d’accouchement de la maternité autunoise. « Personne n’a été épargné. Il a fallu trouver des solutions non seulement pour la maternité mais pour le centre hospitalier tout entier », estime le patron du GHT. Pour lui, rien n’a été négligé. Il n’y a pas eu de semaines sans soucis aux Urgences. Face à la pénurie de médecins, qui touche l’ensemble du système hospitalier, Philippe Collange-Campagna a tenu à saluer la décision du Dr. Jean-François Nicolas de renfiler la blouse blanche. « Grâce à vous, nous avons pu maintenir le fonctionnement d’un service de médecine ».
Conforter la maternité territoriale et le SMUR obstétrical
Il a été souvent question, lors de ces vœux, de navigation. Et si le plus gros de la tempête semble passée, « il reste tout de même un peu de houle », concède Marie-Claude Barnay, présidente du Grand Autunois-Morvan. Aussi cette année 2024 devra être celle de la montée en puissance de la maternité territoriale où « une vingtaine de professionnels œuvrent déjà », assure le directeur du GHT. Cette année devra surtout être celle où le SMUR obstétrical, dispositif unique en France, doit devenir opérationnel 24h/24 et 7jours/7. « C’est une nécessité et une obligation pour ne pas mettre en danger les mamans et les bébés », martèle Marie-Claude Barnay. Des propos relayés par Rémy Rebeyrotte, député de la circonscription, qui s’est par ailleurs félicité de l’annonce de la création prochaine d’une résidence hôtelière permettant aux mamans du Morvan de terminer leur grossesse au plus proche du centre hospitalier avant l’accouchement au Creusot. « Une première réponse », s’est félicité le parlementaire.
Un partenariat hôpital/clinique renforcé
L’année 2024 sera également celle des travaux aux Urgences du centre hospitalier. « Nous espérons qu’ils soient réceptionnés à la fin de l’année 2024 », assure Philippe Collange-Campagna. Le directeur du GHT a souligné le renforcement des liens entre la clinique du Parc voisine et le centre hospitalier. « Il y a ici une tradition de coopération en entre le public et le privé. Il n’y a pas d’antagonisme », assure-t-il. Aussi, si aujourd’hui les anesthésistes de la clinique interviennent aux Urgences, demain les chirurgiens du centre hospitalier de Chalon pourront opérer au bloc de la clinique du Parc. De la même manière, Philippe Collange-Campagna a insisté sur la coopération avec Chalon. « Il y a 30 médecins chalonnais qui interviennent à Autun », assure-t-il.
Donner une image positive par le dialogue
« Avec la suspension du plateau d’accouchement de la maternité, nous avons su travailler de manière intelligente », assure Vincent Chauvet. « Nous sommes tous dans le même bateau du service public et de la santé », insiste le maire d’Autun. Et de plaider pour un dialogue constructif entre tous les acteurs. « Il faut savoir nous parler et nous écouter pour que l’on donne une belle image de notre hôpital ». Pour Vincent Chauvet, l’enjeu c’est le recrutement. « S’il n’y a pas de médecins, il n’y a pas de services. Si on veut rouvrir des lits, il nous faut des médecins », rappelle le premier magistrat autunois. Aussi, il faut donner l’image d’un hôpital attractif, dans un territoire attractif avec une belle coopération avec la clinique.
Un nouveau capitaine à la barre pour de nouveau défi
Symbole de cette nouvelle page qui se tourne, le centre hospitalier d’Autun aura la semaine prochaine un directeur à plein temps en la personne de Pascal Mozkan. Une nouvelle dont se félicite Rémy Rebeyrotte. « J’ai toujours pensé qu’il fallait un directeur de plein exercice », juge le député. L’arrivée de Pascal Mozkan sonne de fait la fin de l’intérim de 16 mois assuré par Sylvain Rollot qui a loué les capacités de résilience du centre hospitalier d’Autun, saluant le « travail colossal effectué dans cet hôpital ». D’ici quelques jours, Sylvain Rollot va passer la main à un nouveau leader, tout en rappelant que de nouveaux défis s’ouvrent à l’hôpital d’Autun.